Chaque mois de juillet amène son lot de bonheur. Pour plusieurs, ce sont les vacances estivales, pour d'autres, la possibilité de pratiquer son sport en plein air. Pour les amateurs de golf, juillet est le mois au cours duquel est présenté le plus vieux tournoi majeur sur le PGA Tour, soit l'Omnium britannique de golf, communément appelé The Open.
À compter de l'an prochain, ce tournoi sera le quatrième et dernier majeur de la saison avec le remaniement du calendrier. Cette année, il s'agit encore du troisième des quatre tournois majeurs. Restera ensuite le Championnat de la PGA, au mois d'aout.
Chacun des tournois majeurs a ses particularités. The Open n'y échappe évidemment pas. D'abord il est le seul présenté en sol européen. Pour une 51e fois, il sera joué en terre écossaise. Le parcours Carnoustie sera donc le théâtre de l'Omnium britannique pour la huitième fois.
1999
Impossible de parler de ce parcours sans revenir quelques instants sur l'édition de 1999 du British Open. Cette année-là, deux carrières ont été marquées à jamais. Celle de Paul Lawrie , un Écossais, de façon positive et celle de Jean Van de Velde, un Français, à l'inverse, de façon négative.
Après avoir surmonté un retard de 10 coups dans la seule 4e ronde du tournoi, Lawrie a remporté en prolongation son seul tournoi majeur en carrière (une de ses 14 victoires professionnelles). Gagner un majeur demeure un exploit remarquable et place les golfeurs qui le font dans une classe à part.
Pour ce qui est de Van de Velde, il est passé tout près d'un exploit extraordinaire. Le golf a fait des progrès en France, mais ce n'est pas un sport priorisé par une majorité de sportifs. Cela l'était encore moins il y a 19 ans lorsque Van de Velde a bousillé une avance de 3 coups sur le 72e trou de la compétition. Une série de mauvaises décisions et d'exécutions l'ont mené à commettre un triple bogey 7 et ainsi provoquer une prolongation (avec Justin Leonard et Lawrie).
On ne saura bien jamais ce qui serait arrivé par la suite pour le Français Van De Velde, mais une victoire d'une telle envergure propulse habituellement le joueur vers des jours heureux. Et connaissant la fierté des cousins français pour leurs sportifs, il y a fort à parier que Van de Velde serait passé au rang des grandes vedettes du pays de La Marseillaise.
Caractéristiques
The Open se joue sur des terrains de type links lien entre la terre et la mer). Et Carnoustie est probablement le plus difficile des 10 parcours en rotation pour ce tournoi majeur. «Le 18e trou à Carnoustie est un des plus difficiles que j'ai eu à jouer dans ma carrière. Il y a des obstacles à gauche et à droite partout sur cette longue normale 4», a dit Padraig Harrington plus tôt cette semaine. Harrington a gagné le dernier Open britannique présenté à Carnoustie en 2007.
La difficulté majeure de ce parcours est l'étroitesse des allées. Pas facile de trouver le fairway sur les coups de départ. Voilà pourquoi plusieurs joueurs risquent d'utiliser leurs fers longs pour sortir des blocs de départ. La précision est essentielle pour connaître du succès à Carnoustie. Qui plus est, un bon coup de départ précis peut rouler sur des distances spectaculaires (400 verges et plus) si frappé au bon endroit sur le terrain.
Sous la loupe
Comme pour chaque tournoi majeur, plusieurs histoires s'écriront au cours des prochains jours. Mon attention se portera sur quelques joueurs en particuliers.
Rory McIlroy n'a pas gagné de tournois majeurs depuis août 2014 (Championnat de la PGA ), presque 4 ans sans remporter un des 4 tournois les plus importants. C'est un peu surprenant compte tenu de l'immense talent qui habite cet Irlandais du Nord. Comme amateur en 2007, il avait bien joué à Carnoustie.
Rickie Fowler dit adorer jouer sur les terrains de type links. Joueur charismatique, il est toujours à la recherche de son premier titre en tournoi majeur. Il a le potentiel, peut-il finalement gagner son premier?
Francisco Molinari arrive en Écosse sur une séquence très heureuse. De son propre aveu, il joue son meilleur golf en carrière. Cet Italien sera donc à surveiller cette semaine.
Et mon sleeper est Danny Willett. Gagnant du Masters en 2016, ce golfeur anglais a connu des moments plus difficiles par la suite sur le terrain. Compréhensible puisqu'il est devenu papa dans la même semaine que sa conquête à Augusta. Il a retrouvé la forme cette année. Il joue présentement du très bon golf.
Du golf au réveil c'est ce qui nous attend au cours des prochains jours. Le gros tableau de pointage jaune, les balles qui roulent sur un terrain bruni et le Claret Jug à l'enjeu, tout est en place pour le 147e Open. Qui donc sera le Champion Golfer of the year 2018?