Lévis – Aucun trou ne se ressemble. On utilise tous les bâtons de notre sac, vraiment, il n'y a rien de monotone sur ce parcours. Alors on ne se lasse pas de jouer et rejouer le terrain du club Lévis sur la rive sud de Québec.
Dans notre petite virée ici et là au Québec pour découvrir ou redécouvrir des terrains, on ne pouvait éviter Lévis. D'autant plus que le bruit qui court à son sujet depuis le début de la saison laisse entendre que les conditions de jeu sont exceptionnelles cette année.
Nous y avions joué une ronde tardive l'automne dernier et on en était repartis enchantés, alors qu'est-ce que ce sera au cœur de l'été, voulions-nous voir.
«Nous sommes chanceux, le terrain est très bien sorti. Il faut dire que notre surintendant, Guillaume Marcotte, a été alerte tout au long de l'hiver. Il n'hésitait pas à sortir briser de la glace de temps à autre», explique le directeur général Serge Boucher, peu avant notre partie, il y a de cela à peine une semaine.
Dès les premiers trous, cette phrase qui sert de titre à cet article (On ne se tanne pas) nous est tout de suite venue à l'esprit. En partant, on se tape deux longues normales trois entre lesquelles, soit au 2e trou, on se paie un beau petit par 3 avant d'attaquer au quatrième une normale 5 raisonnable mais pas donnée pour autant.
Puis vient un long par trois avec un immense plan d'eau qui offre un décor de toute beauté, quenouilles et hautes herbes décorant les lieux à merveille. En somme, le premier neuf confirme facilement cette absence de monotonie d'un trou à l'autre avec ses trois normales 4, trois normales 5 et trois par 3.
Peu après avoir entrepris le deuxième neuf, on tombe sur deux courtes normales 4 (12e et 13e trous) qui nous laissent croire à un parcours de retour plus aisé. Mais oups, non, pas du tout, le finish est relevé, les trous 15, 16 et 17 peuvent vite détruire une bonne marque. Ils ne permettent aucun écart, surtout lors du coup de départ.
Un bon défi
Nous suivions un groupe de bons golfeurs parmi lesquels se trouvait Jean Laverdière. Ce dernier a connu de très bonnes années sur les circuits amateurs au Québec, étant souvent dans le coup lors des tournois majeurs tels le Duc de Kent ou encore le Championnat provincial. On a donc pu constater au 17e trou, avec ce trio qui partait des jalons noirs, que le travail est énorme pour bien terminer une ronde à Lévis. En effet, des tertres arrières, le 17e trou, avec son fanion au fond du vert ce jour-là, se jouait à plus de 235 verges! Pour une normale trois… ouf!
Mais peu importe, le défi est là et c'est un peu pour cela qu'on joue au golf, tout de même!
«Oui, c'est un très bon défi de jouer ici, estime Serge Boucher. Habituellement, si tu joues bien à Lévis, tu joues bien ailleurs.»
Par ailleurs, comme prévu, les conditions de jeu étaient excellentes. Les verts impeccables (parmi les plus beaux qui nous ont été donnés de jouer cet été) réceptionnaient à merveille les balles, tout roulait bien et à une très belle vitesse, tout en gardant la ligne. Sauf que, comme nous avait prévenu M. Boucher, ils sont plutôt «subtiles».
«Pas truqués, mais il faut se méfier, dit-il. On oublie que le terrain s'étend sur toute sa longueur sur une pente, donc il y a souvent une petite dénivellation sur les verts à peine perceptible. Oui, il faut se méfier.»
Et parlant de verts, on souligne la mise en place de l'un des plus beaux systèmes anti-covid pour récupérer notre balle sur les verts. Pas de petites tiges parallèles à la tige plus grosse du fanion. Un tube recouvre la tige principale, ce qui ne change rien à l'accès au trou.
«Notre mécanicien a pensé à ce système et on en est bien fiers», se réjouit M. Boucher.
Peut-être que cela aussi, ce genre de dispositif attaché au fanion, on ne s'en tannera pas non plus même si le virus nous fout enfin la paix un jour…