Pont-Rouge – «On avait prévu plein de belles activités… On va les faire quand même mais ce sera différent. Il y a des personnes ici qui sont devenues membres du club la première année et, 30 ans plus tard, elles y sont toujours, sans aucune interruption! Il faut souligner cela.»
Dans son bureau du club Grand Portneuf, Raymond Carpentier aurait de toute évidence bien aimé être davantage enthousiaste pour parler des célébrations prévues pour souligner les 30 ans de son club de golf. Mais voilà, celles-ci ont un petit goût suret en cette année Covid-19.
«On veut aussi reconnaître la contribution de nos employés, certains sont avec nous depuis les débuts, mais compte tenu des mesures sanitaires qu'il faut prendre, la fête ne sera malheureusement pas aussi grandiose que souhaitée au départ, précise-t-il, visiblement déçu. N’empêche, on va souligner cela d'une autre manière. On pense à des 5 à 7 ou autres activités du genre.»
Pour les visiteurs et membres du club, des journées spéciales seront aussi au programme, les détails restent à préciser. «À cause de la Covid-19, explique-t-il, on est encore dans l'inconnu dans bien des situations. Mais les choses évoluent et on s'ajustera en conséquence.»
Ceci dit, pandémie ou non, au bout de 30 ans on constate que M. Carpentier a réussi son défi de rendre viables 36 trous de golf pendant toutes ces années marquées par différents épisodes pas toujours joyeux. À l'époque propriétaire d'une ferme laitière et céréalière, il avait vu que la relève ne se pointait pas pour reprendre l'entreprise familiale, alors il avait vendu et décidé d'investir dans le golf.
«C'était une époque où le golf se démocratisait peu à peu, rappelle-t-il. Il y avait aussi de plus en plus de tournois. Alors on s'est lancé dans l'aventure!»
Avant d'acheter, lui qui est aussi pilote d'avion, avait survolé le secteur et finalement, à tout juste un kilomètre de sa ferme, il avait remarqué cet espace vert vallonné à travers lequel s'immisçait la rivière Portneuf.
«Une terre agricole, c'est surtout plane, mais pour un terrain de golf, un lieu aussi accidenté devenait un bel atout», estime-t-il.
Nous avons parcouru le terrain, récemment, à l'occasion du Championnat provincial senior et, franchement, on avait oublié à quel point ce parcours de golf est beau et intéressant à jouer. Il ne s'agit pas ici d'envoyer des fleurs pour avoir l'air gentil, mais simplement de rapporter ce que l'on a constaté.
À prime abord, quand on arrive sur place, rien de vraiment particulier, mais une fois sur le parcours… C'est comme s'il n'y avait plus rien autour de nous si ce n'est que de belles allées de golf dans une forêt dense et paisible.
«D'une année à l'autre, mentionne M. Carpentier, on ouvre nos allées assez tôt au printemps et, généralement, le terrain est souvent déjà en bonne condition. Alors les gens reviennent nous visiter au cours de la saison.»
Sur ce point, on ne peut passer inaperçu le travail du surintendant Jean-Philippe Doucet. Nous avions rencontré ce dernier cet hiver, peu avant que nous tombe dessus le fameux virus, et il était confiant que les conditions de jeu devraient être bonnes en 2020. Il a vu juste, allées et verts étaient impeccables lors de notre récent passage.
Développement domiciliaire
Pour revenir aux 30 ans du club, la direction profite de cette année spéciale pour lancer un développement domiciliaire aux abords du terrain. Sans préciser le nombre d'unités, ni la nature exacte des travaux, M. Carpentier parle de quelques modifications qui seront alors apportées au parcours. «On va dévoiler tout cela dans quelques semaines», lance-t-il.
Ça, c'est le regard vers l'avant. Mais si on se retourne et on regarde le chemin parcouru pendant ces 30 années, M. Carpentier retient trois moments particuliers:
«Quand j'étais à la présidence de l'association des propriétaires, on a mené à terme le dossier sur les cotisations avec la fédération. Je crois que du bon travail a été fait de part et d'autre sur ce point. Puis est venue la Commission Charbonneau qui a freiné la tenue de tournois de golf. Pour un club public de 36 trous comme le nôtre, il a fallu vivre avec cette nouvelle réalité. Et voilà que pour notre 30e anniversaire, on doit composer avec la Covid-19!»
Éternel optimiste, Raymond Carpentier voit comme tout le monde l'effet Covid-19 sur le golf et apprécie.
«Certes, dit-il, il n'y a plus de tournois et de réceptions, mais les frais associés à cela ne sont plus là également.
«Le nombre d'adeptes cette année, qui est grandement à la hausse, nous aide et j'ai confiance que cette nouvelle clientèle va revenir dans le futur. C'est le côté positif de cette pandémie», termine-t-il.