Montréal – «Quand il faut garder notre coup départ bas, très bas, je suis très à l'aise avec cela. Je place le tee à ras le sol et je sors le driver. C'est mon coup préféré!»
Ouf… faut quand même le faire! Mais pour Willy Pumarol, à force de jouer des terrains sur le bord de la mer, en République dominicaine, frapper une balle basse avec son bois un est devenu une spécialité.
«À l'inverse, quand je dois jouer pour une trajectoire haute, là, je suis vraiment moins à l'aise. C'est le coup que je maîtrise le moins», de dire le seul professionnel de golf de la République dominicaine à faire de la compétition sur les circuits internationaux de golf.
Latinoamérica
La plupart du temps, quand on parle à un athlète originaire de ce pays des Caraïbes, il est plus souvent question de baseball que de golf. Comme Willy Pumarol était de passage à Montréal, lundi et mardi, dans le cadre du tournoi du MacKenzie Tour, son principal commanditaire, le ministère du Tourisme, l'a présenté à la presse locale dans les locaux de l'Office du tourisme dominicain.
«C'est un honneur pour moi d'être un des ambassadeurs du tourisme dans mon pays», a expliqué le pro de 29 ans.
En tant que membre à plein temps du circuit PGA Latinoamérica Tour, circuit équivalent au MacKenzie Tour canadien et appartenant aussi à la PGA, il lui arrive de pouvoir jouer sur le circuit canadien. Sauf que pour l'événement de cette semaine au club Elm Ridge, Pumarol devait passer par les qualifications du lundi.
«Tout allait bien jusqu'au huitième trou alors que je jouais la normale, a-t-il expliqué. Au final, j'ai joué plus un, 73, alors que la qualif s'est gagnée à 69. Je n'ai pas eu ma place.»
Grâce à la commandite du ministère du Tourisme, le jeune homme peut aisément poursuivre sa carrière sur le circuit Latino. Car s'il y a un circuit où les joueurs doivent énormément voyager, c'est bien celui-là. Le PGA Latinoamérica Tour couvre tous les pays d'Amérique au sud des États-Unis. La saison débute au printemps, avec une pause en été, et reprend à l'automne.
«Je pars dans quelques jours pour Sao Paulo, au Brésil, ensuite je vais en Autriche pour une qualification sur le circuit Européen, puis en Alabama pour le Q-School du web.com Tour et, enfin, je reviens en Amérique latine au Chili et au Pérou pour la suite du calendrier», a-t-il relaté
Variété de terrains
On l'a dit, la République dominicaine est un pays reconnu pour ses grands athlètes de baseball, mais depuis une dizaine d'années, elle s'affiche comme une destination de golf renommée, avec ses terrains haut de gamme longeant les récifs. Willy Pumarol ne se fait pas prier pour vanter les mérites de ces clubs prisés des touristes.
«Il y a vraiment une belle variété de terrains de tous les genres, soutient-il. Il y a bien sûr les parcours sur le bord de la mer, mais il y en a plusieurs en montagne, en forêt… Tous des terrains avec plein de beaux défis dans des décors magnifiques.»
Bâtons de plastique
WillyPumarol est né à New York mais dès son tout jeune âge, ses parents dominicains sont retournés vivre dans leur pays natal. Et là, le goût du golf s'est transmis d'un parent à l'autre au club de Santo Domingo.
«Mon grand-père a initié mon père au golf et ce dernier a fait de même avec moi», explique-t-il.
À 3 ans, son père lui a d'ailleurs donné ses premiers bâtons de golf en plastique et, six ans plus tard, soit à l'âge de 9 ans, le bambin remportait son premier titre national. Il est devenu pro en 2011.
Sa mission
Malgré tous les beaux parcours et nombreux parcours du pays, la relève au golf ne serait guère prometteuse en République dominicaine, du moins pour l'instant… Car Willy Pumarol s'en fait une mission de voir à ce qu'il y ait davantage de joueurs et joueuses juniors sur son île.
«Il y a actuellement quatre joueurs prometteurs qui pourraient, éventuellement, me rejoindre sur le circuit Latinoamérica, mentionne-t-il, mais guère plus. Il n'y a effectivement pas de programme junior bien établi qui permettrait à plus de jeunes de s'initier au golf. C'est l'un des buts personnels que je me fixe. Je vais travailler pour assurer une relève au golf dans mon pays dès que je le pourrai.»