Saint-Anicet – Les deux premiers trous sont dégagés, les allées bien larges, ça devrait donc être facile de jouer le parcours Saint-Anicet. Oups… dès le troisième trou, la situation change du tout au tout avec une longue normale quatre qui rétrécit et rétrécit jusqu'à un vert surélevé! Et ce sera ainsi le reste de la partie, nous serons confrontés à des trous plutôt faciles pendant que d'autres nous ferons suer.
«C'est un terrain honnête. Je ne veux pas que ce terrain soit trop facile, mais je souhaite quand même que le golfeur affiche un sourire quand il termine sa ronde», explique le propriétaire du club de golf Saint-Anicet, Marc Faubert, lorsque nous le rencontrons quelques jours après avoir foulé les allées de son terrain.
Nous venions de nous installer à une table du restaurant du club, le Bootlegger. C'est pour quoi le propriétaire enchaîne dès lors sur la restauration au club, surtout qu'il aime bien raconter l'histoire entourant le nom du resto.
«Mes grands oncles ont fait fortune grâce à la prohibition aux États-Unis, raconte alors Marc Faubert. Mon père était tout jeune, à peine neuf ans, qu'il cachait des bouteilles d'alcool dans des poches de patates destinées aux États-Unis et que mes oncles faisaient passer à la frontière. Grâce à la complicité des quelques douaniers, ils livraient donc de l'alcool à des grandes familles de la mafia de New York et de Chicago! En appelant notre restaurant le Bootlegger, c'est un clin d'oeil à ce passé que l'on fait.»
Saint-Anicet est situé en Montérégie, près de Valleyfield. Et à Valleyfiled, il y a les fameuses grillades de Valleyfield. Marc Faubert nous invite à goûter à ces sandwichs au bacon vraiment différents et, bien sûr, délicieux.
«Dans le secteur, reprend le proprio du club, l'offre de restauration est assez limitée. Alors nous avons développé ce domaine et cela a marché. Il y a maintenant de plus en plus de gens qui ne sont nullement golfeurs mais qui viennent manger ici. Je me souviendrai toujours du couple qui venait de se garer devant le Bootlegger et qui étaient tout surpris de débarquer au club de golf!»
Mais le terrain, dans tout cela?
Et si l'on parlait du terrain, maintenant… Rappelons d'abord qu'il y a deux 18 trous, au club Saint-Anicet, dont le parcours Saint-Anicet puis celui appelé Port Lewis.
Nous commençons sur le plus long, le Saint-Anicet où, dès le premier trou, une grande affiche relate l'histoire du club avec son passé associé à la prohibition aux États-Unis. C'est à côté de cette pancarte souvenir que l'on s'élance sur une longue normale quatre pour ensuite s'attaquer, au deuxième trou, à une normale 5 de 505 verges. Les deux allées sont larges, bien dégagées, comme on l'a précisé au début de ce texte, mais les choses se gâtent dès le troisième trou où il faudra être précis et long pour espérer jouer la normale sur ce par quatre de 390 verges.
Ce sera donc ainsi sur tout le parcours où trous faciles et difficiles s'entremêleront. On constatera, plus tard après notre rencontre avec Marc Faubert, qu'il est quand même possible de sortir de ce parcours avec le sourire, justement, qu'il fallait juste savoir bien gérer le tout.
Oui, bien géré car il y a des trous munis de verts tout en pente et malheur à ceux plaçant leur balle en haut du drapeau. Il y a aussi de courtes normales quatre où il faut être attentif à la rigole traversant l'allée à portée de drive.
Nous avons eu l'opportunité de jouer les neuf premiers trous du parcours Port Lewis. Plus court, avec ses 6012 verges, que le Saint-Anicet qui en totalise 6400 pour une normale 71, il n'est pas nécessairement plus facile. Il y a quelques pièges qui font en sorte que ce parcours ne sera pas dominé aussi facilement que l'on pense, juste parce que qu'il est court.
Sur les deux terrains, on a eu droit à des beaux verts avec une belle vitesse de roulement.
Familial
C'est donc un club de golf sans prétention mais très intéressant qu'il nous a été donné de visiter il y a quelques jours à peine. Nous nous sommes sentis dans un milieu très relaxe, convivial, et quand nous avons croisé par hasard le capitaine, Rémi Daoust, celui-ci (dont l'épouse est capitaine pour les dames) a ajouté le qualificatif: familial.
Quand nous en parlons à Marc Faubert, il acquiesce sans hésiter. «Oui, l'ambiance est très conviviale, très familiale. Les gens ne sont pas stressés, ici, et on sent qu'ils ont du plaisir. Il y a d'ailleurs plusieurs petites ligues qui se rencontrent à chaque semaine et qui ajoutent à cette ambiance.»
Mais les activités associées à ces ligues ne nuisent pas à l'accueil d'autres golfeurs visiteurs, tient-il à rappeler, d'autant plus que le club compte 36 trous.
L'an prochain, le club Saint-Anicet fêtera ses 60 ans et déjà, Marc Faubert et son équipe, sont à l'oeuvre pour souligner l'événement.