Québec – Comme plusieurs, Normand Drapeau est un mordu de golf qui ne souffre tout de même pas trop de l'hiver, aimant bien faire du ski pendant la saison froide. Comme plusieurs, il souhaite toutefois ne pas être rouillé dans son élan de golf lorsque vient le printemps. Comme plusieurs, il est stimulé par les simulateurs…
«C'est parfait pour garder le tempo et le rythme pendant cette période de froid. Et au printemps, ça paraît, je suis beaucoup moins raide quand je m'élance les premiers jours», explique-t-il lorsque rencontré chez Golf18, dans le secteur Beauport, à Québec.
Cet amateur qui passe ses hivers en alternant randonnées en ski de fond et parties de golf virtuelles, n'hésitent pas à faire tout le trajet de la rive-sud à Beauport pour s'élancer bien au chaud.
«Je n'y vais pas pour scorer, comme on dit, lance ce joueur de bon calibre, mais pour m'amuser. C'est agréable de venir s'élancer avec des amis tout en prenant un petit drink.»
«Je crois que la plupart des gens qui viennent ici, c'est pour plonger dans une ambiance de golf en plein hiver, de se retrouver dans une atmosphère de golf même s'il fait moins 30 dehors et qu'il y a trois pieds de neige», analyse Jacques Côté, le professionnel propriétaire de Golf18 qui offre aussi des cliniques de golf dans son centre.
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Dans la grande région de Québec, il existe deux centres de golf virtuels permettant aux amateurs de garder la forme pendant l'hiver. Outre Golf18 à Beauport, il y a V-Golf dans le secteur de Cap-Rouge. Les bars Dooley's offrent aussi à leurs clients la possibilité de frapper des balles dans un écran.
Le principe de ces simulateurs, c'est de frapper des balles dans une toile sur laquelle sont diffusées des images de terrains de golfs connus ou non. Une fois l'écran atteint, la balle devient virtuelle et parcourt la distance qu'elle aurait fait en situation supposément réelle. À en croire par le nombre de personnes s'adonnant à cet exercice lors de notre passage dans les deux centres, ceux-ci sont assez populaires.
«C'est mieux que tu sois ici en après-midi, car ce matin, il y avait foule et on n'aurait pas eu le temps de se parler», dit Nicolas Fortin, chez V-Golf, pendant que derrière lui résonnent les bruits de balles propulsées par des clubs ou encore frappant l'écran tout proche.
Des groupes se forment et réservent des temps de jeu, des ligues sont constituées et des tournois se tiennent dans ces centres. V-Golf et Golf18 ont d'ailleurs chacun leur propre classique qui exige des participants à jouer au moins 14 ou 15 parties, sur des terrains déterminés, entre la mi-décembre et la mi-avril. Les pointages sont comptabilisés et déterminent les classes de chacun. Les champions sont couronnés au printemps.
«Un participant peut donc jouer toutes ses parties, s'il le veut, bien sûr, en décembre, partir ensuite pour le sud et revenir en avril pour la finale», donne en exemple Jacques Côté.
«Après la finale d'avril, explique pour sa part Richard Racine, gérant au V-Golf, nous amenons les huit gagnants des classes à une finale des champions sur un terrain à l'extérieur, au mois de mai. Cette année, ce sera au club de Cap-Rouge. Ce qui est intéressant avec notre formule, c'est que peu importe ton calibre, tu peux jouer. Ce sont les scores au total qui déterminent ta classe.»
Ce genre d'activité dédiée aux golfeurs voulant garder la forme et socialiser quelque peu pendant l'hiver, existe depuis une vingtaine d'années. La technologie a grandement évolué depuis les premières installations du genre, le niveau de réalité virtuelle est très élevé. Depuis sept ou huit ans, la qualité est au rendez-vous.
Les systèmes se sont donc améliorés, permettant du même coup de stocker un plus grand nombre de terrains. Les simulateurs offrent maintenant une grande variété de clubs renommés tels le TPC Sawgrass, le Old Course à St. Andrews et bien d'autres encore. Des terrains virtuels aussi ont été créés, terrains impressionnants avec des défis incroyables dans un décor type Seigneur des anneaux où montagnes, ravins, précipices et cours d'eau menaçants garnissent le terrain d'obstacles inimaginables.
«De plus, précise Jacques Côté, on peut ajuster les conditions de jeux. On le fait lors des parties en tournoi où tous les joueurs doivent s'élancer parfois sur un terrain détrempé, sur un autre au contraire asséché et où la balle roule beaucoup, ou encore lors d'une ronde très venteuse. C'est amusant!»
Habituellement, le tarif de ces simulateurs en est un à l'heure, mais chaque endroit offre des forfaits particuliers pour accommoder la clientèle.