Québec – Après une heure d'entrevue avec Mathieu Paradis, la question n'était pas de savoir s'il y aura un jour des joueurs québécois sur le circuit de la PGA, mais de savoir quand ils y seront.
«J'ai une équipe qui nous permet d'envoyer des joueurs et des joueuses du Québec sur les plus hauts circuits, que ce soit celui de la PGA, de la LPGA ou de l'European Tour. Ce n'est qu'une question de temps. Je ne peux pas dire quand, mais il va y en avoir un, c'est certain», lance celui qui, entre autres fonctions, est assistant-entraîneur de l'équipe de golf du Rouge et Or de l'Université Laval.
Advenant que l'on vous confie la tâche de préparer le curriculum vitae de ce gaillard de 32 ans… bonne chance! Cette tâche, elle sera énorme! Car s'il y a un surnom que l'on pourrait lui attribuer, ce serait peut-être celui de Monsieur Projets. Des projets nombreux et, bien sûr, tous reliés au golf.
«Je ne donne pas dans la routine, convient-il en riant. Je n'ai jamais le même travail d'une journée à l'autre. J'ai tellement de projets en cours.»
Une vision, un état d'esprit
Et parmi tous ses projets, l'un d'eux est justement d'amener un athlète québécois à atteindre la PGA et à y rester. Il y croit et justement, à l'entendre élaborer sur ce point, y croire semble déjà être la première étape.
«On doit mettre la lumière à ON et dire que cela est tout à fait possible, plaide-t-il sans aucune gêne. Il y a actuellement une vision, un état d'esprit, un plan bien structuré pour y arriver. Ce ne sont plus des discours du genre «Ouais, c'est possible», ou encore «La marche est tellement haute». Non, il se passe actuellement des choses qui montrent que les athlètes québécois ont leur place sur les grands circuits.»
Mathieu Paradis donne l'exemple de l'un de ses poulains, Sonny Michaud. «Demandez à Sonny s'il croit ne pas avoir sa place quand, sur la PGA Canada, il ramène de temps à autre une carte meilleure que celle de Cory Renfrew, un joueur avec qui il se mesure régulièrement. Renfrew était à Phoenix, l'autre jour, au tournoi Waste Management où il a terminé à égalité en 56e place. Demandez encore à Sonny s'il pense jouer un jour sur le grand circuit quand, récemment, en Floride, il a battu en prolongation David Brenshaw, un joueur qui a été sur la PGA pendant six ou sept ans. Tous deux avaient joué une dernière ronde de 64 avant de s'affronter en prolongation.»
Au-delà des habiletés physiques
Selon Mathieu Paradis, de temps à autre on regarde évoluer les talents québécois et, pas de doute, ils ont les habiletés physiques. Alors pourquoi n'atteignent-ils pas les sommets?
«Cela va bien au-delà des habiletés physiques, insiste-t-il. Je le répète, c'est une toute nouvelle manière de penser, une nouvelle vision qui doit être en même temps un mouvement de masse. Il y a aussi une question d'environnement. Une marque de 72 au Duc de Kent, c'est bon. Un tel résultat lors d'un tournoi similaire aux États-Unis, ce n'est rien.
«Et c'est aussi une question de modèles, poursuit-il. Il n'y a pas de modèles à côtoyer au Québec, des modèles qui inspirent puisqu'ils ont joué sur la PGA. Alors il faut aller les trouver. Ce que font certains joueurs que j'entraîne, tel Sonny, mais il y a aussi Clément Herviou, Sabrina Sapone, Francis Rouillier, Alexis Anghert et Maxime Barré.»
Lui-même, l'entraîneur, il est parti à la recherche de modèles. Depuis des années, il parcourt les États-Unis pour apprendre auprès des Vision 54, MindFactor, Jason Goldsmith et autres entreprises spécialisées dans le développement d'athlètes d'élite au golf. «Je suis curieux et je veux moi aussi apprendre», explique-t-il.
Il est aussi entouré d'une équipe de professionnels (psy, nutritionnistes, préparateurs physiques, physiothérapeutes…) qui contribuent à cet objectif d'amener un Québécois jusqu'à la PGA.
Des stats, encore des stats
Parmi les autres projets que gère actuellement Mathieu Paris, celui de la création d'un site web permettant aux joueurs de golf de compiler leurs statistiques, le tient beaucoup en haleine. Ce genre de service, il veut l'amener à l'international et le rendre accessible aux golfeurs et golfeuses de tous les niveaux. Des logiciels hauts de gamme ont été mis au point pour aider les adeptes de ce sport à s'améliorer.
Mais à quoi servent toutes ces statistiques quand on joue au golf?
«Les pros ont cet outil sur la PGA et ils s'en servent continuellement, précise-t-il. Peu importe votre calibre, les chiffres peuvent vous aider. Parfois, des gens vont aller des heures au champ d'exercice parce qu'ils ont raté un coup de départ lors de leur dernière partie. Pourtant, s'ils consultaient leurs statistiques, ils verraient que ce n'est peut-être pas nécessairement le bois un qu'ils doivent améliorer.
«Avec les statistiques, continue Mathieu, il n'y a pas d'émotions, ce sont des faits. Quand il est écrit que ton entreprise est 200 000$ dans le trou, c'est un fait, point à la ligne, même si tu l'aimes bien ton entreprise. Nous venons de mettre au point des logiciels de qualité pour gérer toutes ces stats. Car avec les chiffres, on apprend à se connaître.»
Connaître est un mot qui revient souvent dans le vocabulaire de Mathieu Paradis, l'entraîneur. «Si je veux aider quelqu'un à s'améliorer au golf, explique-t-il, je dois le connaître. Il n'y a pas un golfeur, pas une golfeuse identique. Tu peux toujours ajuster des petites affaires dans l'exécution de l'élan, mais que ce soit pro ou amateur, c'est le même enseignement, le même encadrement.
«En connaissant mieux l'élève, on peut l'aider de plusieurs manières. Il est possible, par exemple, de retirer cinq coups à la carte de pointage d'un joueur, juste en lui proposant une meilleure routine avant les parties.»
Le site de stats devrait être bientôt en ligne. Mathieu Paradis y travaille, comme il le fait pour son «coaching» auprès de certains pros, tout comme son travail avec l'équipe du Rouge et Or, tout comme ses cours de golf qu'il donne l'été au club Lotbinière, tout comme… bref, on s'entend qu'on ne fera pas ici son curriculum vitae…
Line Théberge
Bonjour,
Merci pour l’article. Ce monsieur est très très occupé, bonne chance et bonne continuité.
Salutations, Line
Daniel Boiteau
Très bon article. Félicitations à tous ceux qui travaillent à former nos jeunes joueurs de golf. Moi je suis certain que le jour est proche où nous verrons un joueur du Quèbec sur le circuit de la PGA. Lors d’un camp de golf à la tempête, j’ai eu la chance d’être conseillé par Mathieu. Je l’ai beaucoup apprécié.
Steve Deschênes
Super Article! Je ne connais pas Mathieu, mais j’aime bien sa vision…
C’est la base de la réussite que d’avoir des objectifs SMART (specifique, mesurable, atteignable, réaliste, tangible) et souvent les chiffres et statistiques sont le meilleur moyen pour évaluer les résultats et la progression!
Bonne chance.
SD
Christian Rioux
Étant proche de Mathieu et l’utilisant souvent comme mentor, même s’il est plus jeune que moi!, j’ai une conviction inébranlable que Mathieu est LA personne à connaître pour tout joueur qui désire performer davantage ou qui souhaite simplement avoir encore plus de plaisir au golf.
huot rodrigue
mpn cher mathieu tu es sur la bonne voix …par contre tu oublies que au Québec nous n avons pas de parcours assez difficile pour nous permettre de hausser notre niveau de compétition …quand tu regardes les pointages des tournois majeurs au quebec duck au r.q. le tunis au royal Ottawa etc ….ces anciens terrains ne font pas le poids si tu les compare avec les terrains modernes …en plus du manque de difficultés lors de ces compétitions les orgasinateurs en font encore des parcours plus facile pour activer le temps de jeu a cause du trop grand nombre d inscriptions…l argent récolté l ors de ces compétitions est le but ultime ….comme tu dis gagner le duck avec 144 c est ok mais cela veut dire rien ….bien a toi rod
Murray Henley
Si on regarde le nombre de Canadiens hors-Québec sur le circuit de la PGA, il devrait y avoir, toute proportion gardée, un ou deux québécois qui y sont aussi.
Or, il n’y en a aucun, et il n’y en a même aucun qui ait même passé proche de se qualifier depuis longtemps.
Pourquoi la Suède, dont le climat et la population se comparent au nôtre, ont-ils des représentants sur la PGA?
Il doit y avoir quelque chose qui n’est pas au point dans la façon dont les golfeurs juniors québécois sont formés et encadrés.
Francois Mathieu
Félicitation pour cet article et félicitation pour votre site de golf.
Malgré l’excellent travail des gens comme Mathieu Paradis et tous les autres, je ne crois pas que je verrai un québécois sur le PGA TOUR de mon vivant. Pas pour des raisons de talents bruts mais plutôt pour des raisons psychologiques. Effectivement, les Suédois ont le même climat que nous, mais leurs athlètes de golf n’ont assurément pas les mêmes paramètres psychologiques. Au Québec, nous savons tous que le sang latin fait partie de nous tous. Et pour performer au golf ; mise à part le talent; çà prends une »tête froide’. Je ne crois pas que cette qualité prime chez les golfeurs de chez nous et sur nous tous, les québecois. Un jour il y en aura assurément mais pas de cette génération- ci.
Des quelques golfeurs que nous avons au Québec , il y en a des centaines aux USA qui ne peuvent réussir et qui travaillent dans des clubs de golf. Je suis régulièrement le PGA TOUR et je les ai vu en direct des dizaines de fois. Il y a une marge entre jouer un tournoi sur le PGA TOUR et en faire entièrement partie.
Raymond pilon
C’est une question de mental, 90% du jeux est mental mais on ne le pratique pas avec un psychologue du golf ou peu, il y a beaucoup joueur de calibre PGA au quebec mais il faut y croire, avoir (l’assurance) ….. Qui as comme objectif de jouer 54 ?? Birdie sur chaque trou pourtant vous faites birdie sur chaque trou durant l’année…. A lire (chaque coup doit avoir un objectif) Annika Sorenstam s’en est inspirer pour réaliser son 59
Martin Genest
Tres bonne initiative , surtout quelle determination , je t encourage le golf manque de fonceur comme toi !!!
MGenest CPGA Golf Berthier!!
Michel Landry
Les deux Québécois plus près de la PGA Tour au Québec sont tout les deux d’origine Coréenne, Beon yeong Lee et Sun Kim 16ans, Beon a présentement un statut sur le Web.com et a sont statut a temps plein sur le PGA Tour Canada, et Sun Kim performe sur les circuits junior au USA il a gagné le CN future links Ontario en 2014 les deux travail très fort et on leurs souhaites bonne chance,