En regardant l’Américain Tony Finau au cours des deux dernières semaines sur le PGA Tour, on ne peut que réaliser une chose: gagner un tournoi sur le PGA Tour relève de l’exploit.
Autant la semaine dernière au Minnesota que lors du tournoi Mémorial, il y a 2 semaines, à Dublin en Ohio, Finau s’est retrouvé en tête du tournoi au cours de la 4e ronde. Et chaque fois la victoire lui a échappé.
Dimanche dernier il a complété l’Omnium 3M à égalité au 3e rang avec un cumulatif de -16 alors qu’en Ohio il a pris le 8e rang. Deux excellents résultats (top 10), mais pas de victoires au compteur de ce sympathique golfeur âgé de 30 ans.
En carrière, Finau ne compte qu’une seule victoire en 159 tentatives sur le Tour. Ce gain est survenu en 2016 à Porto Rico.
Présentement il occupe le 16e rang au classement mondial. Finau connaît une excellente saison 2019-2020 même s’il ne compte aucune victoire à sa fiche.
Je me permets de qualifier ainsi la saison de Finau parce que gagner sur le PGA Tour, présentement, relève de l’exploit sportif. Pour gagner sur ce circuit, un joueur doit frôler la perfection. La moindre erreur peut être fatale et coûter la victoire.
En 15 tournois, Finau a fait la coupure à 12 reprises et terminé parmi les 10 premiers à 5 reprises. Ces gains pour la saison ont franchi les 2 millions de dollars.
Finir le travail
Au cours des deux dernières semaines, Finau a connu plus de difficultés lors de la 4e et dernière ronde. Ses statistiques sont beaucoup moins reluisantes lors de la dernière ronde.
Circonstanciel ou incapable de bien terminer le tournoi en ce qui a trait à Finau? Difficile à dire, mais une chose est certaine pour moi et je le répète, gagner sur le Tour n’est pas facile.
C’est sur les verts que le grand Finau a connu des ratés dans chacun des deux derniers dimanches. Un peu de nervosité et la pression de gagner peuvent expliquer le jeu moins efficace de Finau, mais la compétition est féroce sur le PGA Tour. Pour gagner il faut être à son meilleur 4 jours consécutifs.
Plateau relevé
Le golf masculin n’a jamais été aussi performant. Qualité et quantité font bon ménage quand on parle de golfeurs professionnels.
Chaque année des joueurs de grande qualité ne réussissent pas à conserver leur carte régulière du PGA Tour. Donc chaque année d’excellents golfeurs perdent leur sécurité d’emploi. Seulement les 125 meilleurs au classement de la Coupe FedEx conservent cette sécurité à la fin d’une saison. Et une victoire sur le Tour assure cette sécurité pour au moins 2 ans.
D'ailleurs, vous avez peut-être vu le gagnant, dimanche, Michael Thompson, très ému en entrevue quelques instants après avoir confirmé sa victoire au Minnesota.
«It means the world to me» a-t-il dit à la suite de sa deuxième victoire en carrière sur le Tour, sa première depuis 2013 (Classique Honda). «J’ai tellement travaillé fort et ma famille m’a toujours supporté», a aussi dit le golfeur âgé de 35 ans.
Le PGA Tour vit des années de gloire. Tiger Woods a propulsé le golf vers le sommet. L’intérêt des commanditaires à s’associer au Tour a fait grimper les bourses (au moins doubler ) et donc plus d’intérêt à atteindre ce niveau de jeu.
Les coups de départ de plus de 300 verges sont monnaie courante, la précision des coups d’approche est impressionnante et, sur les verts les «trois putts» font très mal. Pas de place à l’erreur.
On se retrouve avec d’excellents jeunes athlètes qui se développent en tant que golfeurs. Les jeunes sont maintenant très compétitifs en arrivant sur le Tour.
Jon Rahm, Collin Morikawa, Viktor Hovland, Matthew Wolfe sont quelques uns de ces jeunes et talentueux golfeurs à faire leur marque à tour de rôle sur la PGA au cours des dernières années. Rahm est aujourd'hui numéro un au monde.
Et c’est sans compter sur les vedettes connues (McIlroy, Johnson, Thomas, Koepka, Tiger, etc) qui peuvent tous, n’importe quand, s’imposer et connaître une excellente semaine de golf.
Sans trop me tromper et avoir l’impression d’exagérer, je crois sincèrement qu’en 2020, un des exploits sportifs les plus difficiles à réaliser est gagner un tournoi du PGA Tour. Tout doit tomber en place pendant 4 jours consécutifs. Simplement faire la coupure d’un tournoi demande du jeu solide. Ensuite le samedi et le dimanche, les joueurs doivent arriver à sortir le meilleur d’eux-mêmes pour vaincre des dizaines de joueurs qui ont le même objectif qu’eux.
Assurément, gagner sur le Tour relève de l’exploit sportif.
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Bonne semaine!