Cette semaine, le PGA Tour s’arrête au TPC Scottsdale en Arizona. Un tournoi différent qui sort de l’ordinaire et qui permet au golf d’intéresser plus de monde par son caractère hors du commun.
«Tu as beau te préparer du mieux que tu le peux, il y a toujours un choc quand tu arrives sur le terrain, particulièrement au 16e trou du parcours.» C’est en ces termes que Keegan Bradley a exprimé ce que lui et bien des joueurs de golf professionnels vivent lorsqu’ils participent au Waste Management Open.
Le décorum habituel d’un tournoi du PGA Tour est remplacé pendant ce tournoi par une ambiance beaucoup festive et bruyante. Normalement, le silence est d’or sur un terrain du Tour. Cette semaine, cette norme n’est pas respectée.
Et ce sont les amateurs de golf qui ont imposé cette réalité unique pendant l’année de golf. Aucun autre tournoi ne vit cette expérience un peu surréel au cours de la saison.
#Thepeoplesopen
Le slogan pour l’édition 2019 du tournoi est People’s Open ( l’omnium du peuple). C’est un tournoi où une des vedettes principales est la foule.
Année après année, on établit des records d’assistance. L’an dernier, 655 434 spectateurs ont assisté à l’événement. La seule journée du samedi a vu 204 906 personnes. Des chiffres astronomiques qui confèrent aux amateurs de golf et de ce tournoi un pouvoir énorme.
Ce ne sont pas tous les joueurs qui apprécient cette ambiance spéciale. Il y a une vingtaine d’années, Justin Léonard avait envoyé un doigt d’honneur aux spectateurs après un coup raté chahuté par les milliers de spectateurs.
Les joueurs ne sont pas habitués à ce genre de réaction de la foule et, parfois, ça peut être désagréable. Quelques joueurs décident de ne pas participer au tournoi, mais pour la majorité des joueurs c’est une semaine agréable qui change de la routine habituelle.
Popularité
Difficile de déterminer comment ce tournoi est devenu aussi spécial et différent de ce que l’on connaît d’un tournoi régulier du PGA Tour. Le 16e trou est l’endroit où on retrouve le plus d’ambiance et de folie.
Cette normale 3, longue de 162 verges, est le trou le plus bruyant au monde pendant la semaine du tournoi de la PGA. On installe des gradins et des loges corporatives . Près de 30 000 personnes peuvent s’entasser autour de ce trou et plusieurs sont très bruyants.
Pensez-y, c’est plus qu’un Centre Bell rempli à pleine capacité qui se manifeste sur ce trou. Et souvent les amateurs présents ont fait leur devoir et connaissent quelques potins intéressants sur chacun des joueurs .
Je ne crois pas que l’on pourrait avoir une ambiance survoltée comme ce que l’on voit au 16e trou sur tous les parcours du PGA Tour. D’ailleurs, on a limité, au fil des ans, les interactions des joueurs avec la foule. On laisse plus de liberté aux amateurs mais il y a aussi le respect des bases de ce sport qu’il faut considérer.
La concentration et le silence sont deux éléments clés d’un élan au golf et c'est encore plus vrai chez ces professionnels gagnant leur vie avec ce sport. Le décorum, ou si vous préférez l’étiquette du golf, doit demeurer une priorité pour que ces athlètes continuent d'offrir des performances à un niveau de jeu extraordinaire.
N’empêche qu’un peu de variétés ne fait pas de tort. Bien au contraire! Et un des avantages que je vois dans cette semaine spéciale, c’est de faire ressortir la personnalité de certains golfeurs.
Un des reproches que je peux faire aux athlètes du PGA Tour, c’est leur côté un peu drabe, plutôt terne. J’aime voir les athlètes démontrer un peu d’émotions. Et par la force des choses, les nombreux et bruyants spectateurs au TPC Scottsdale forcent les golfeurs à s’exprimer un peu plus.
Le Waste Management Open n’est pas un tournoi comme les autres. Et dans un monde très conservateur comme celui du monde du golf professionnel, le public aura réussi à imposer sa loi et à faire plier – pour le mieux – le PGA Tour. Tant que ça restera civilisé et responsable, les amateurs de golf pourront continuer de faire de ce tournoi un événement unique et différent dans le calendrier du PGA Tour.