J’ai regardé avec beaucoup de plaisir plusieurs rondes finales du Tournoi des Maîtres au cours de la dernière semaine. Un pur bonheur et un retour dans le temps qui m’a permis de constater l’évolution du meilleur golfeur de sa génération, TIger Woods.
L’homme d’affaires et investisseur américain Warren Buffet a déjà dit : «L’être humain est souvent meilleur dans la deuxième moitié de sa vie.» C’est une phrase qui m’a marqué et qui trouve sa véracité régulièrement autour de moi. À tout le moins je le constate un peu plus depuis que j’ai entendu cette affirmation de M. Buffet.
En regardant les performances passées du Tigre, il m’apparaît évident que cette phrase s’applique à lui, particulièrement au niveau de l’attitude générale.
Depuis 1996, Tiger évolue sur le PGA Tour comme joueur professionnel. Nul doute que Woods a dominé la scène du golf professionnel pendant la première décennie de sa carrière.
Ses victoires au Masters en 1997, 2001, 2002 ont été marquantes. En 1997, il est devenu le plus jeune joueur à remporter un veston vert. Puis en 2001, sa victoire à Augusta lui a permis de compléter son Tiger Slam (détenteurs des 4 tournois majeurs en même temps) .
Et en 2002 il met la main sur un 3e titre en 6 ans sur les terres sacrées du Augusta National. Mais ce début de carrière phénoménal sur le PGA Tour est accompagné d’une attitude quelque peu hautaine. Tiger était sur le terrain pour gagner des tournois de golf et rien d’autre. Et il le fait très bien.
En 1999, Tiger a congédié son cadet Mike « Fluffy » Cowan parce qu’il a trop parlé. Steve Williams le remplace et les deux feront une équipe redoutable. Quelques entraîneurs vont se succéder également aux côtés de Woods. Difficile de cohabiter avec le meilleur golfeur au monde.
La concentration, le focus, le regard, tout est fait en fonction de la victoire. Gagner à tout prix. Il intimide ses adversaires et transforme son sport comme personne ne l’a fait auparavant.
Les années 2003 et 2004 sont plus difficiles pour le Tigre. Un peu blasé de ses succès ou encore en quête de défis, il modifie son élan pour tenter de protéger son corps.
Comment peut-on changer un élan aussi payant et performant alors qu’il est au sommet de son art. Un athlète de la trempe de Woods n’est jamais satisfait et veut toujours se réinventer.
L’édition 2005 du Masters a donné lieu à un duel épique entre Chris DiMarco et Tiger Woods. C’est finalement en prolongation que Tiger l’emporte. Il est réconforté dans son choix de changer son élan. Pour une 4e fois en carrière, il enfile le veston vert de champion.
Mais je regarde Tiger et, autant j’admire son talent immense, autant il y a des gestes, des comportements de sa part qui m’agacent.
Je ne le vois pas interagir souvent avec les partisans. Son langage corporel lorsqu'il rate son coup ou est mécontent me déplaît. Il se comporte comme si tout lui est dû. Remarquez, c’est peut être le cas, il a amené le golf au rang des sports majeurs. Mais ça me dérange quand même.
Puis arrive le décès de son père Earl. La transformation s’opère à partir de ce jour. Tiger s’absente quelques semaines pour vivre son deuil. Il vient de perdre la personne la plus influente de sa vie (personnelle et professionnelle).
Je ne referai pas l’histoire mais les années subséquentes sont remplies de toutes sortes d’événements qui bousculent la vie du Tigre.
Plusieurs de ces histoires confirment que Tiger se croyait à peu près tout permis. Il change à chacune de ces épreuves. Son évolution se poursuit tant sur le terrain qu’à l’extérieur.
Après plusieurs opérations et un petit miracle, Tiger retrouve la forme et la magie sur le terrain. Quatorze ans après son 4e titre à Augusta, il ajoute un 15e majeur en carrière (5e Masters).
La réaction de la foule, l’an passé au Augusta National, était incroyable. Et que dire de la réaction du Tigre. Il a partagé cette victoire spectaculaire avec ses proches et plusieurs milliers d’amateurs sur place.
J’aime beaucoup la version 2020 de Tiger. Il a gagné beaucoup de maturité. Il n’est plus qu'un jeune golfeur talentueux et effronté., il est une légende vivante qui a traversé des moments extrêmement difficiles.
Il n’est pas parfait, personne ne l’est. Mais écouter Tiger discourir sur le golf, la famille, la vie… présentement, c'est un rendez-vous à ne pas manquer.
Je n’ai jamais marché dans les souliers d’un numéro un mondial, même pas proche. Alors qui suis-je pour juger le Tigre ! Mais en tant qu’amateur de golf et observateur du monde du sport, j’aime beaucoup le Tiger que l’on voit aujourd’hui.
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Bonne semaine!
Germain Pepin
On a assisté effectivement à une transformation de Tiger Woods au fil des années. Lors de la dernière Coupe du Président, à Melbourne, non seulement il a fait preuve de leadership mais il a démontré aussi qu’il était rassembleur auprès de ses équipiers. Fred Couples et Steve Stricker l’ont bien appuyé. Ils ont certainement eu une influence sur lui. Les spectateurs apprécient les golfeurs émotifs, qui commettent parfois des erreurs coûteuses pendant une ronde et qui sont capables de se relever dans l’adversité, de revenir dans la course et de gagner. On aime célébrer leur victoire, partager avec eux leur bonheur. Un peu moins, à mon avis, ceux qui restent froids, sans expression faciale. Le golf, à un haut niveau de compétition, exige un contrôle des émotions, une concentration de tous les instants. Mais il y a possibilité d’exceller sans être un automate sur les parcours. C’est le côté humain de Woods qu’on apprécie davantage maintenant. Et c’est tant mieux pour le golf.