L'Espagnol Sergio Garcia est devenu un champion golfeur au fil des ans. Il est passé de jeune talentueux et prometteur à meilleur joueur à ne jamais avoir gagné un tournoi majeur. Puis arriva Angela et une victoire historique au Tournoi des Maitres 2017.
Au 73e trou de la compétition dimanche dernier, Garcia a vu sa vie prendre un tournant important. À tout le moins, sa carrière de golfeur est maintenant définie autrement. Son premier gain en tournoi majeur confirme les attentes placées en lui depuis son tout jeune âge. Un talent exceptionnel dans la lignée des plus grands de son pays.
L'Espagne a produit plusieurs champions sportifs. Présentement, on retrouve Rafael Nadal (tennis), Fernando Alonso (formule un), quelques joueurs de basketball dans la NBA (les frères Gasol) et plusieurs joueurs de soccer parmi une formation championne au niveau mondial.
Le vélo a produit son lot d'athlètes exceptionnels et le golf prend de plus en plus de place dans l'élite sportive espagnole. Sergio Garcia a eu comme idole deux icônes du golf (Jose Maria Olazabal et Severiano Ballesteros). Le second que l'on surnommait Seve aurait eu 60 ans, dimanche dernier. Assez pour donner des arguments à ceux qui croient que les Dieux du Golf ont aidé Sergio à gagner le Tournoi des Maitres.
Seve est décedé en 2011 des suites d'un cancer du cerveau. Ancien numéro un mondial, il a gagné deux fois le Masters. Olazabal a lui aussi gagné deux fois un veston vert et sert de mentor à Garcia depuis quelques années. Il a d'ailleurs écrit une lettre d'encouragement remplie d'émotion à Sergio, mercredi soir, à la veille du 81e Tournoi des Maitres.
Le mental
La maturité acquise au cours des 20 derniers années a permis à celui que l'on surnomme El Nino de remporter non seulement un premier tournoi majeur en carrière, mais de surcroît un veston vert.
Le cheminement parcouru par Sergio Garcia est remarquable. En 2012, après une ronde au Masters il avait dit: «Je n'ai pas ce qu'il faut pour gagner un tournoi majeur. Je devrais jouer pour le 2e et 3e rangs dans ces tournois.» La déception, la frustration, les nombreuses occasions ratées depuis le début de sa carrière l'ont certainement poussé à faire ce genre de déclaration.
L'an passé, lors de la Coupe Ryder présentée au club de golf Hazeltine, Garcia a été victime des nombreux quolibets des amateurs américains. Pendant trois jours il a entendu les fans scander «No Major, No Major». Puis le dimanche en point de presse, Garcia a offert une réponse à la fois surprenante et significative lorsqu'on lui a demandé ce qu'il avait appris de sa fin de semaine. Il a dit: «Je sais maintenant que je n'ai jamais remporté de tournoi majeur…» Et le tout exprimé avec un sourire dans la voix. Voilà un signe d'acceptation et de savoir bien réagir.
L'amour
Sergio Garcia file le parfait bonheur. Il a trouvé l'amour. L'Espagnol, âgé de 37 ans, s'est fiancé plus tôt cette année et convolera en justes noces au mois de juillet prochain. La dulcinée se nomme Angela Akins, 31 ans. Excellente golfeuse, elle a joué au Texas et travaille à Golf Channel comme reporter.
Entourée de membres de sa famille, madame Akins a encouragé toute la semaine son futur mari. Que ce soit par des paroles appropriées ou encore des petits mots placés un peu partout dans la maison, Angela a contribué de façon positive au succès de Garcia.
Savoir contrôler ses émotions est essentiel pour connaître du succès sur le parcours. Et nul doute que, présentement, Sergio est au bon endroit dans sa tête. Serein et calme, il compose très bien avec les différentes situations sur le terrain.
On l'a déjà vu blâmer tout un chacun pour ses insuccès des dernières années. Il n'a pas toujours bien réagi, il n'a pas toujours été un bon perdant et, souvent, ses sautes d'humeur lui ont fait très mal. Assurément, Garcia a beaucoup grandi comme homme. Il est demeuré un joueur extrêmement talentueux et tout est tombé en place dimanche passé au premier trou de prolongation.
Consécration
La seule ronde de dimanche au Masters est une réplique de la carrière de plus de 20 ans de Sergio Garcia. Excellent sur le premier neuf, il a vu une avance de 3 coups fondre comme neige au soleil. Puis l'Anglais Justin Rose a pris les devants au début du neuf de retour. L'ancien Sergio se serait écroulé, découragé, et Rose aurait filé vers la victoire.
Mais la version 2017 de Sergio Garcia s'est accrochée et a fini par devancer son adversaire pour l’emporter. Une première victoire en tournoi majeur (en 74 tentatives)! Une victoire significative qui place maintenant Sergio parmi l'élite active du sport en Espagne. Et dans la même phrase que ses deux idoles Olazabal et Ballesteros. Bravo Sergio!
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Bonne semaine!
francois Mathieu
La finale du Masters fût d’autant plus intéressante parce que nous avions affaire à deux golfeurs ayant les mêmes qualités mais aussi les mêmes faiblesses: le putting. Tant Justin Rose que Sergio, ce n’est pas les rois des coups roulés. D’ailleurs, ils nous l’ont montré à certaines occasions sauf que pour les gens qui suivent régulièrement le golf: on le sait.
Un élément que le Masters devrait améliorer: La prolongation. Il est illogique qu’un tournoi aussi prestigieux puisse se gagner sur une prolongation »mort subite ». Selon moi, le Masters est le Majeur des Majeurs. Trois trous en totalité serait une bonne formule.
Le 15 minutes d’arrêt a calmé Sergio et il en avait vainement besoin. Ce fût le contraire pour Justin Rose qui a carrément perdu son rythme. Au golf, un rien peut te déranger mentalement. Quel beau spectacle ce Masters 2017.