«Nous savions qu'on avait de bons ingrédients, il fallait juste voir si la recette, elle, serait bonne aussi. Et elle l'a été! Excellente même! On en est très fiers!»
La petite idée qui trottait dans la tête de Guillaume Béland (photo en manchette), en 2015, est devenue réalité en 2017. Non seulement elle s'est concrétisée, mais elle a fait vibrer Las Vegas, rien de moins. Le Major Series of Putting a carrément démarré en grande pompe et a connu un succès instantané, ce qui comble bien sûr le jeune homme.
«Ce fut un succès sur toute la ligne!», a-t-il lancé dès le début de l'entretien téléphonique visant à faire une sorte de petit bilan de l'an un du MSOP.
«Nous avons atteint tous nos objectifs, a-t-il poursuivi. Nous sommes exactement là où nous voulions être après la tenue du premier MSOP. On cherchait à faire un big splash dès le départ, on l'a fait! On cherchait à obtenir une couverture de presse majeure, on l'a eue! On cherchait à attirer les meilleurs putters au monde, on les a accueillis! Bref, tout a marché comme on le souhaitait! Il y a eu certes quelques petits ajustements à faire, je pense au temps de jeu qu'il a fallu améliorer, mais ceux-ci étaient vraiment mineurs.»
Rondes de qualifications
Rappelons un peu en quoi consiste le MSOP. Il s'agit de plusieurs tournois de putting, sur un parcours de 18 trous dessiné par Jack Nicklaus, dans un stade érigé en plein Las Vegas. Les compétitions se déroulent en octobre et novembre et les participants viennent de partout dans le monde.
Pour jouer à l'une ou l'autre des épreuves suggérées, les frais d'inscriptions sont élevés (allant de 350$ à 11 111$) mais les bourses en valent la peine (de 750$ à 110 000$). Des régions ou des clubs de golf organisent des rondes de qualifications où les gagnants obtiennent leur laissez-passer à l'une ou l'autre des épreuves.
«Mais, rappelle Guillaume Béland, tout le monde peut s'inscrire aux différents tournois. Certes, tant mieux si l'on obtient une place grâce à des qualifications, mais un peu comme lors des tournois de poker, si quelqu'un veut acheter son spot pour faire l'une de nos compétitions, libre à lui.»
Milieu conservateur
Donc organiser un tournoi de putting au coeur de Las Vegas et en faire un événement majeur, on s'entend, cela représentait quand même tout un défi. Ce qu'admet sans hésiter Guillaume Béland.
«Je suis dans le monde du golf (il était de l'équipe ayant amené pendant quelques années une épreuve du Champions Tour au Québec) depuis assez longtemps pour savoir qu'il s'agit d'un milieu conservateur, explique-t-il. Et on ne change pas nécessairement vite les mentalités, c'est parfois lent à s'adapter. Alors amener le golf dans une ambiance différente de celle plutôt stricte des clubs privés, c'était quand même audacieux. Mais on a travaillé très fort.
«Et il fallait aussi se différencier du mini-putt, continue-t-il. Il fallait montrer que l'on offrirait de la compétition de haut niveau. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'on s'est associé à des noms comme Brad Faxon et Jack Nicklaus.»
Croissance
Alors que la deuxième année se pointe, les responsables du MSOP ont en tête quelques bonnes idées pour bonifier le projet et assurer sa croissance.
«Nous allons bientôt faire de belles annonces à ce sujet», confie Guillaume Béland.
Sans aller dans les détails, il a quand même glissé quelques pistes à notre intention, comme la création d'un stade permanent où les gens pourront pratiquer à l'année longue sur le parcours servant aux tournois à l'automne, de même que la possibilité d'une diffusion télévisuelle plus soutenue.
«Un poste comme Golf Channel a besoin d'événements à diffuser dans son primetime de soirée en dehors des tournois de fins de semaine, rappelle-t-il. C'est pour cette raison, d'ailleurs, qu'on voit les compétitions de longs coups de départ. Alors le MSOP offre quelque chose de semblable qui pourra plaire aux téléspectateurs.»
Dave Lévesque
Le MSOP a donc tenu, tout au long de l'été 2017, différentes rondes de qualifications au Québec. Le pro Dave Lévesque avait ainsi obtenu un spot pour l'un des tournois de Vegas en octobre. Et il a gagné! Une jolie bourse de 15 000$!
«Ce fut toute une belle expérience, nous avait-il raconté lorsque croisé quelques jours après l'événement. Je m'étais dit qu'il fallait que je le fasse dès la première année car, une fois que cet événement sera mieux connu dans le monde, la compétition sera alors très relevée. Mais crois-moi, elle l'était déjà! Pour gagner mon épreuve, j'ai dû affronter en prolongation un Suédois reconnu comme étant le deuxième meilleur putter au monde!»
Les rondes de qualifications au Québec vont revenir en 2018. Il y en a eu quelques-unes dans la région de Montréal en 2017 et, cette année, selon Guillaume Béland, déjà une trentaine de clubs ont l'intention d'en tenir. Des pourparlers sont aussi en cours avec des clubs de la Capitale.