La Malbaie – «Les gens veulent jouer le plus longtemps possible, étirer leur saison. Alors s'il fait beau dans les prochaines semaines, on sait que les amateurs iront jouer.»
Il y a quelques jours, l'Association Nationale des Propriétaires de Terrains de Golf (ANPTG) du Québec tenait son tournoi annuel au Fairmont – Manoir Richelieu à La Malbaie. Le directeur de l'association, Pierre Pelard, n'était pas en mesure de faire un bilan précis de la saison pour les golfs du Québec, quant au niveau de l'achalandage, mais convenait que le printemps difficile avait été dur à vivre pour certains clubs.
«C'est différent d'un club à l'autre, a-t-il précisé. Certains, malgré les mauvaises conditions, ont connu une excellente saison dès le début, tandis que d'autres en ont souffert. Nous serons davantage en mesure de faire un juste bilan vers la fin d'octobre, quand la majorité des clubs nous aurons transmis leurs données concernant les parties jouées chez eux.»
Il y a quelques années, un directeur de club nous avait fait remarqué en fin de saison que les belles semaines de septembre et octobre de cette année-là avaient compensé totalement les pertes subies en raison d'un printemps tardif. Selon les gens rencontrés lors de ce tournoi de l'ANPTG, il n'y a pas à dire, les prochaines semaines seront cruciales, le beau temps est fortement souhaité pour justement faire oublier un printemps désastreux.
«Habituellement, de dire Dany Beauséjour du club Le Sélect, à Mirabel, nous ouvrons en avril. Quand on est obligés de le faire seulement au début mai, on parle d'une année record. Et bien en 2019, on a ouvert le 28 mai! Du jamais vu!»
On se rappellera aussi que, non seulement les clubs ont dû attendre une température plus clémente pour ouvrir leurs allées aux amateurs, mais qu'un hiver très difficile a fait des ravages à plusieurs endroits, plus particulièrement dans la grande région métropolitaine. On parle d'épisodes de pluie et de verglas qui ont compliqué la vie aux surintendants.
«Non seulement nous avons dû ouvrir plus tard, d'ajouter Dany Beauséjour, mais en plus les conditions étaient très ordinaires. Habituellement, quand on ouvre tard, au moins le terrain est beau, mais cette année, même le 28 mai les conditions de jeu étaient ordinaires.»
Dans la région de Québec, l'hiver a certes été dur, mais les terrains sont néanmoins bien sortis au printemps. Sauf que là aussi il a fallu attendre fin juin pour voir enfin l'été se pointer le bout du nez.
«Et ces journées perdues, on ne peut plus les récupérer, souligne Marc Morency, propriétaire du club Stoneham. Notre marge de manœuvre est très mince, alors quand on perd plusieurs journées de golf à cause de la météo…»
Ainsi donc, les gens œuvrant dans le monde du golf au Québec souhaitent (tout comme les amateurs qui veulent étirer leur saison) un automne clément et ensoleillé pour compenser ce printemps affreux.
Fiscalité et main-d'oeuvre
Lors de la rencontre au Manoir Richelieu (qui, de son côté, connaît une excellente saison en 2019 selon son directeur Jean-Philippe Moffet), ce fut l'occasion de revenir sur certains dossiers que l'ANPTG suit de près avec la présidente Nadia Di Menna (Golf Le Versant) qui en est à sa première année à la tête de l'organisme.
Et bien sûr, parmi les dossiers prioritaires, celui qui est au-dessus de la pile, demeure la fiscalité. Depuis des années les clubs de golf demandent aux gouvernements de les reconnaître, sur le plan fiscal, comme toute autre activité sportive, sociale ou culturelle. Un exemple à ce sujet: une entreprise qui invite des clients à un golf ne peut pas déduire ses frais comme c'est possible pour une soirée à l'opéra ou à un match du Canadien.
«Parlez-en à tous ceux et celles qui sont ici aujourd'hui, de dire Mme Di Menna, et tous vous diront qu'il s'agit du dossier majeur à régler. On ne demande pas de l'argent, on ne demande aucun privilège, on veut juste être traités comme les autres. C'est un long travail, on avance lentement, mais les démarches et interventions se multiplient, on n'arrête pas.»
L'autre dossier que Mme Di Menna veut faire évoluer davantage repose sur la pénurie de main-d’œuvre, un problème toujours criant surtout dans un milieu d'activités saisonnières.
«On continue aussi le travail à ce sujet, a-t-elle souligné, on cherche différentes pistes, comme un partage des ressources avec des gens dont les activités se déroulent surtout en hiver.»
Pour voir en image cette journée au Manoir Richelieu de l'ANPTG: https://golf-ml.com/anptg-manoir-richelieu-septembre-2019/