Ces derniers jours, les nouvelles apparaissent encourageantes face à la reprise des activités, dont le golf, bien sûr, mais avec des conditions de pratique différentes. Parmi ces dernières, il est fort possible qu'il faudra oublier la tenue des fameux tournois d'ouverture dans les clubs. Et parlant de tournoi, la Covid-19 se dresse comme un méchant casse-tête devant ceux et celles à qui revient la tâche de les organiser.
Cela a commencé avec le report du Masters et ce fut, par la suite, une succession de mauvaises nouvelles telles l'annulation de l'Omnium canadien et l'Open britannique, entre autres. Le PGA Tour parle de recommencer ses activités le 11 juin avec juste les athlètes, pas de spectateurs. Ainsi, des calendriers chamboulés partout, dont évidemment ici aussi au Québec, où Éric Couture, en charge des tournois pour la fédération, doit revoir le travail de près d'un an.
En entrevue en début de semaine, celui qui voit d'une année à l'autre à concocter un calendrier de compétitions (surtout amateur même si la fédération est associée à deux événements professionnels) pour hommes, femmes et juniors, a expliqué que jusqu'à maintenant, une seule compétition a été annulée dans le programme québécois et il s'agit de la Classique Optimiste Assante pour les juniors.
«C'est le seul événement annulé, souligne-t-il, parce qu'il permet de se qualifier pour le tournoi Optimiste International qui se tient en juillet en Floride. Et comme ce dernier a été annulé, il ne servait à rien de tenir le notre qui a lieu habituellement en juin au club Glendale. Par ailleurs, tous les tournois de mai ont été reportés à une date ultérieure.»
En principe, dans quelques jours, devaient débuter les qualifications pour le premier événement majeur au niveau amateur, soit l'Omnium printanier qui lui, devait avoir lieu le 29 mai à Beaconsfield. Est-ce qu'on doit parler d'un Omnium automnal pour 2020? Éric Couture n'avait pas de réponse pour l'instant. Car ces jours-ci, les efforts portent davantage, pour ne pas dire uniquement, sur l'ouverture des terrains de golf, on verra par la suite ce qu'il en est de la compétition.
L'inconnu
Il faut comprendre, selon lui, qu'un calendrier de compétitions se prépare un an à l'avance. Habituellement, en août, les terrains et les dates sont choisis et le tout est officialisé au début décembre.
«En janvier, spécifie-t-il, nous commençons à rencontrer les dirigeants des clubs pour cueillir toute l'information pertinente, comme le nombre de bénévoles, les hôtels des environs où loger, etc, afin que le tournoi se déroule de la meilleure façon possible. Ce qui nous amène en mars où, là, on rend le calendrier officiel et où on ouvre les inscriptions.»
On le voit facilement, ce n'est pas un travail de tout repos que celui d'élaborer un calendrier de compétitions, même en temps normal. Alors en cette période particulière de confinement… ouf!
Un programme de compétitions s'établit en fonction de ce que font les niveaux supérieurs et inférieurs, rappelle Éric Couture. Des athlètes préparent leur calendrier d'épreuves en fonction des qualifications pour les tournois supérieurs auxquels ils souhaitent participer. Ainsi, les résultats obtenus au niveau régional peuvent mener aux tournois majeurs provinciaux tels l'Alexandre de Tunis et le Duc de Kent, puis vers un autre niveau, soit le Championnat canadien et, enfin, le US Amateur.
Il faut que ces tournois, peu importe leur niveau, ne se tiennent pas aux mêmes dates.
«Le pire, insiste Éric Couture, c'est l'inconnu. Ne pas savoir quand l'on va pouvoir réviser notre calendrier, c'est très préoccupant. Et ensuite, qu'en sera-t-il du taux de participation. Bien des joueurs et des joueuses sont sans emploi actuellement. Ces athlètes pourront-ils encore participer à nos tournois si la reprise économique est lancée?»
Professionnels
Du côté des professionnels au Québec, encore là la situation n'est pas rose. Il y a des compétiteurs qui comptent beaucoup sur les bourses des différents circuits pour avoir des revenus décents d'une année à l'autre.
Le Circuit Professionnel de la Côte Est, le ECPT, dont les activités ont débuté l'an dernier en relève du défunt Circuit Canada Pro Tour, a publié son calendrier récemment. Sept tournois, dont le premier doit se tenir au Royal Bromont du 18 au 20 mai, sont au programme. Les dirigeants du circuit doivent eux aussi évoluer dans l'inconnu. Ils disent qu'ils vont s'ajuster en fonction des décisions gouvernementales.
Du côté de Victoriaville, où se tient un tournoi majeur d'une année à l'autre, soit la Coupe Canada, le C.A. se réunit lundi pour prendre une décision quant à sa tenue ou non en 2020.
«Il faut prendre en considération que les pro-ams se tenant avant le tournoi représentent une grande part de revenus, de même que les publicités sur chacun d'un trou. Est-ce que l'on pourra tenir les pro-ams, selon les consignes de la santé publique, et est-ce que les commanditaires seront au rendez-vous? On va analyser tout cela lundi», a expliqué le directeur général du club, M. Alan Danault.
Germain Pepin
La préparation des calendriers de tournois nationaux et provinciaux dépendra évidemment de la date de reprise des activités. Des modifications seront nécessairement apportés aux calendriers déjà préparés en vue de la saison 2020. Au niveau régional, il faut savoir aussi que les calendriers de compétitions sont habituellement faits après les calendriers nationaux et provinciaux, pour permettre aux meilleurs golfeurs de participer aussi aux tournois dans leur région. Ce faisant, on rehausse le niveau de compétitivité dans la région. Cela pourrait devenir effectivement un vrai casse-tête pour les organisateurs. Je suis assuré toutefois que dès que le feu vert sera donné par les gouvernements, que les organisateurs de ces tournois se mettront à la tâche rapidement et qu’ils seront capables de modifier leur calendrier initial pour permettre la tenue de ces compétitions. Cela exigera de la souplesse et la collaboration de tous. C’est un défi qu’il est sûrement possible de relever. Espérons toutefois que le golf fasse partie du plan de relance des entreprises, et qu’il soit parmi les entreprises qui ouvriront dans la première phase de réouverture.