«C'est sûr que je suis flatté et content de ce titre, mais en tant qu'entraîneur, notre plus belle satisfaction demeure les succès de nos athlètes.»
L'automne dernier, ses pairs, en l'occurrence les pros du Québec, ont voté pour lui, un vote qui a été confirmé par la PGA du Canada qui, début décembre, l'a ainsi nommé entraineur de l'année. Et Daniel Langevin n'hésite pas une seconde à justement attribuer une bonne part du mérite à ses protégés.
«Quand on m'a confirmé que j'avais obtenu cet honneur, à Toronto, on a souligné le fait que pour la toute première fois au Canada, le même entraîneur avait deux joueurs adultes sur l'équipe nationale, soit Hugo Bernard et Joey Savoie. C'est donc ce que je tiens à dire: mon succès repose toujours sur les résultats des athlètes qui me font confiance.»
L'entrevue se déroulait au téléphone, pendant la période des fêtes, et il était facilement décelable que le coach Langevin, s'exprimant alors sur un ton enjoué, venait de recevoir un beau cadeau, même si ce n'était pas la première fois («Troisième ou quatrième fois, a-t-il précisé, je n'ai pas vraiment fait le compte…»).
«Ça demeure toujours quelque chose de gratifiant de savoir que ce sont tes pairs qui ont voté pour toi, qui t'honorent de cette façon», avait-il confié avec une note de fierté dans la voix.
Avec les grands
En échangeant avec le récipiendaire qui agit, entre autres, comme entraîneur des Carabins de l'Université de Montréal depuis 2005, on s'évade quelques instants pour plonger dans le passé et se remémorer, avec lui, où et comment tout a débuté?
À 54 ans, Daniel Langevin a visiblement le coeur encore bien jeune. Son travail est des plus sérieux, mais on croit deviner qu'il s'amuse néanmoins. Au même titre qu'il s'amusait lorsque, âgé d'à peine 16 ans, il travaillait au club de Verchères.
«Je n'ai pratiquement pas fait de compétition amateur, précise-t-il. Avec mes bons scores, j'ai dès lors fait les démarches pour devenir pro. J'ai obtenu mes cartes à 18 ou 19 ans!»
Une quinzaine d'année plus tard, soi en 1997, Daniel Langevin concentrait sa carrière sur le coaching. C'est ainsi qu'il a côtoyé les grands du milieu, les David Leadbetter, Butch Harmon et plus particulièrement Hank Hainey avec qui il a beaucoup appris.
«Il y avait une lacune dans ce domaine, rappelle-t-il, à savoir qu'il y avait peu d'entraîneurs au Québec pour aider la relève. Je voulais donc donner à des jeunes l'encadrement que je n'avais pas reçu à leur âge. À cette époque, on se débrouillait par nous-mêmes la plupart du temps.»
Pro ou amateur?
Cette décision d'orienter sa carrière vers le coaching a porté fruits, ne serait-ce qu'en rappelant les places obtenues au sein de l'équipe canadienne par Joey Savoie et Hugo Bernard.
Et parlant de ce dernier, qu'en est-il au juste de son statut? En novembre dernier, après sa participation au deuxième tour des qualifications pour le web.com Tour, le golfeur et son entraîneur étaient en période de réflexion à savoir si l'athlète faisait le saut chez les pros.
«Tout comme Joey, répond Daniel Langevin, Hugo fera de la compétition cet hiver avec l'équipe nationale, donc il va demeurer amateur.»
Puis il termine avec plus de précisions: «Il a été démontré que les joueurs qui ont été confortables dans le top 50 amateur avant de prendre un statut professionnel, ont tous connu une bonne carrière. Hugo est actuellement dans les 80. Tant qu'il ne sera pas dans le top 50, je vais lui conseiller de rester amateur.»