L’air concentré, le regard déterminé, Andrew Landry a parcouru la quatrième et dernière ronde de l’Omnium du Texas Valéro avec aplomb pour inscrire sa première victoire en carrière sur le PGA Tour, dimanche dernier au TPC San Antonio.
Derrière ce regard sérieux se cache la fierté d’un golfeur âgé de 30 ans qui a déjà dit à son père Dwain qu’il allait un jour remporter le prestigieux US Open.
On en est pas encore là mais il vient de franchir une étape importante en décrochant son premier titre du PGA Tour. « J’ai beaucoup appris de mes expériences passées », a dit Landry à l’issue d’une journée inoubliable pour ce Texan d’origine
Landry se remémorait particulièrement deux tournois desquels il a beaucoup appris. En 2009 lorsqu’il a perdu en finale de la NCAA après avoir comblé un retard de 4 trous et, plus récemment, au US Open 2016 à Oakmont, en Pennsylvanie, où il a terminé au 9e rang après une dernière ronde de 78.
« Il est important de garder une certaine routine, marcher au même rythme, prendre le temps de bien respirer même si le moment est plus important. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui et ça m’a grandement aidé », a aussi dit le plus récent champion du Tour suite à sa dernière ronde de 68.
Enfance heureuse
Andrew Landry a grandi bien modestement dans la petite ville de Port Neches Groves. Cette ville d’un peu plus de 13 000 habitants est située à l’est de Houston.
Parmi les gens qui y sont nés, on retrouve le golfeur professionnel Chris Stroud. Sans être une grande vedette du PGA Tour, ce dernier a réussi à gagner l’an dernier son premier tournoi en carrière, mais surtout il a été le modèle sportif pour le jeune Andrew Landry.
Jusqu’à tout récemment, soit 2015, la ville natale de ces deux golfeurs avait parmi ses résidents commerciaux le club de golf Pea Patch. Un parcours de 9 trous qu’ont parcouru des milliers de fois Stroud et Landry.
Ce parcours a été jusqu’à sa mort le deuxième plus vieux aux États-Unis. Pas toujours très bien entretenu (gazon trop long, bordures de verts pleines de sable, etc…), il était décrit par certains comme un champ de patates avec un bar!
Toujours est-il que ce terrain a servi de laboratoire d’apprentissage pour Landry. Il détient d’ailleurs le record du parcours pour 18 trous. Une ronde de 58. Depuis 2015, le terrain est devenu un parc résidentiel
Université
Andrew Landry a su très tôt qu’il voulait tenter sa chance dans le monde du golf. Peu courtisé par les grosses universités, il attire tout de même l’attention de quelques-unes. Sur la recommandation de son entraîneur au High-tech School, il choisit l’université de l’Arkansas
Avec les Razorbacks, il connaît beaucoup de succès. Trois fois il se retrouve parmi l’élite de son sport et termine la saison comme All American.
Malgré sa petite stature ( 5’7’’, 150 livres), Landry reçoit les éloges de ses pairs. Il est reconnu pour son caractère. Ce qu’il apprend au fil du temps, c’est de toujours faire de son mieux. N’ayant pas grandi dans le luxe, Landry apprécie la chance qu’il a. C'est en 2009 qu'il a fait le saut chez les pros.
Consécration
La vie de golfeur professionnel en est une que j’aurais aimé vivre. Le PGA Tour est par contre réservé à un groupe sélect. Derrière chaque carrière, il y a des efforts, des énergies, des joies et… beaucoup de déceptions.
En fait, beaucoup d’appelés mais très très peu de d’élus. Ce cercle restreint représente la crème d’un sport magnifique, mais combien difficile. L’histoire d’Andrew Landry est un autre rappel de la persévérance et le travail nécessaire pour atteindre le PGA Tour. Imaginez maintenant réussir à y gagner un tournoi. Phénoménal!
« Tout le monde était là. C’était vraiment spécial de réussir à gagner devant toutes les personnes qui m’ont toujours supporté. Et pouvoir partager cette première victoire avec eux n’a pas de prix », a dit Landry quelques minutes après sa victoire.
Plus tôt cette saison, Landry avait perdu en prolongation contre Jon Rahm au tournoi Career Builder Challenge. Ce fut là aussi une leçon bien apprise.
Andrew Landry, comme bien d’autres avant lui, a perdu (connu des déceptions) avant de finalement gagner. Tout en restant humble (ça aussi c’est une leçon qu’un golfeur apprend rapidement), Landry a enlacé son paternel en faisant référence à sa promesse du US Open. Humilité et ambition peuvent aussi faire bon ménage.
Martin Vincent
Bonjour,
C’est un grand plaisir de lire vos articles. Concis, bien ficelés et de bon goût ceux-ci montrent un aspect différent du golf. Les histoires, comme celle de Landry, font ressortir l’aspect humain du monde golfique. On en redemande. Encore bravo pour votre bon travail.
Bon golf
Ray Cloutier
Bonjour monsieur Vincent!
C’est très gentil de votre part. Il y a tellement d’histoires intéressantes dans le monde du golf, c’est un plaisir de pouvoir les partager….
Bon golf à vous aussi!
Ray