La fin d'une saison,ou encore d'un contrat, permet habituellement de faire une analyse de la situation. On se pose des questions sur le processus, les bonnes réalisations, les moins bons coups. Tout cela dans le but de s'améliorer et d'être meilleur la saison suivante. L'entre-saison est très court dans le monde du golf professionnel masculin, mais voici mon humble analyse de la situation sur le PGA Tour.
Le golf masculin vient de traverser une période importante avec passablement de succès. C'est-à-dire l'après Tiger Woods. Bien que Tiger n'ait pas annoncé sa retraite officielle comme joueur professionnel, les chances de le revoir compétitionner sur un parcours du PGA Tour sont de plus en plus faibles.
Et suivre une période aussi faste, prestigieuse pour un sport comme le golf, peut s'avérer très difficile. La nature étant ainsi faite, on a toujours tendance à comparer, à chercher un équivalent ou un remplaçant d'un joueur vedette. Il est bien possible que le golf masculin ne revive plus une période de domination comme celle du Tigre.
Entre 1999 et 2009, Tiger a remporté 64 victoires (13 majeurs). Il a connu 9 saisons de 5 victoires ou plus. (Simplement noter que cette saison, Justin Thomas a mené le circuit avec 5 victoires.) Une décennie aussi glorieuse est phénoménale. La parité, liée à la profondeur du plateau de joueurs sur le PGA Tour, rend la tâche de répéter l'exploit du Tigre pratiquement irréaliste.
La force des jeunes
Comme la majorité des sports, le golf vit une cure de jeunesse. Non seulement les jeunes prennent leur place sur le circuit, mais ils occupent en grande partie le haut du classement. Et comme dans la majorité des sports, on repousse les limites. Maintenant frapper un coup de départ à plus de 300 verges est un fait habituel, presque banal.
D'ailleurs, la longueur des coups des joueurs professionnels constitue LA différence majeure avec le golf joué il y a 10, 20, 30 ans. Par contre, ces performances exceptionnelles ont aussi des conséquences négatives.
Premièrement les carrières risquent d'être beaucoup plus courtes sur le PGA Tour. Les joueurs sont mieux entrainés certes, mais le corps humain a ses limites. Dustin Johnson, Jason Day et Rory McIlroy sont tous passés par des périodes d'absence reliées à des blessures cette saison.
Autre conséquence négative, les joueurs essaient de bien gérer leur horaire et les meilleurs ne jouent pas autant de tournois qu'auparavant. Les bourses sont plus importantes et donc moins besoin de jouer. À l'inverse, une excellente semaine qui se transforme en victoire assure une certaine sécurité financière au golfeur gagnant.
Jeu court
Ce qui me rassure, par rapport au sport du golf, c'est que la distance des coups n'égale pas nécessairement un oiselet automatique ou une ronde sous la normale. Encore faut-il avoir une bonne short game pour inscrire un bon pointage. Voilà pourquoi un joueur tel que Jordan Spieth (il n'est pas parmi les plus longs frappeurs) peut aussi faire partie de l'élite du golf professionnel.
L'image
Les meilleurs d'une discipline ont la responsabilité de montrer l'exemple. Ils sont les représentants de leur domaine. Et en ce sens, je trouve que le golf est entre bonnes mains. Dustin Johnson, Justin Thomas, Rickie Fowler, Rory McIlroy, Phil Mickelson, Jon Rahm, Jordan Spieth et compagnie sont parmi les joueurs les plus populaires du PGA Tour.
Ils ne sont pas parfaits, mais c'est aussi çà, un bon modèle. En autant qu'ils demeurent authentiques, les amateurs et les commanditaires seront au rendez-vous. En fait, s'il y a un aspect que j'aimerais voir améliorer, c'est plus de personnalité sur le terrain et à l'extérieur de celui-ci. Je sais que le sport exige un bon contrôle de soi, mais il y a sûrement moyen de faire preuve d'un peu plus d'émotions et de passion.
International
Le golf est de plus en plus international. En jetant un coup d'œil au classement mondial, on constate que 6 pays différents sont représentés parmi les 10 meilleurs. Par contre, les Américains sont en majorité au sommet de la pyramide.
Les Américains viennent de remporter les deux dernières compétitions par équipe. La Coupe Ryder en 2016, face à l'Europe, et la Coupe des Présidents, la semaine passée, contre le reste du monde. Deux victoires qui permettent de confirmer la suprématie des États-Unis sur la scène du golf professionnel. Qui plus est, 3 des 4 meilleurs joueurs au monde sont américains et le PGA Tour demeure le circuit le plus populaire et lucratif au monde.
Bref, le golf masculin va bien. Il est dominé par les jeunes et les Américains.
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Bonne semaine!
francois Mathieu
Très bonne chronique Ray. Je ne sais pas si la vieillesse fait son oeuvre sur moi mais je trouve que le golf de la PGA est beaucoup moins excitant qu’auparavant. Les jeunes ont tous le même élan, la même démarche, la même personnalité, etc. Auparavant, il y avait des Lee Trevino, des Nick Faldo, Greg Norman, Fuzzy Zoeler, Craig Stadler, etc. chacun avait son style, sa personnalité, son propre élan … Ils sont très bons les jeunes d’aujourd’hui sauf qu’il y a manque de charisme évident. Le talent fait évoluer le sport mais le charisme le cultive.