Je suis toujours impressionné du respect voué par la majorité des golfeurs (jeunes et moins jeunes) envers les plus grands joueurs. Cette semaine a lieu l'Invitation Arnold Palmer sur le parcours Bay Hill à Orlando en Floride. Voici donc une belle occasion de parler de celui que l'on surnomme encore The King.
Arnold Palmer est un des 10 meilleurs golfeurs de tous les temps selon le magazine Golf Digest. Il a connu ses plus beaux moments en carrière au début des années 60. Au total, il a remporté sept tournois majeurs dont quatre fois le prestigieux, le Tournoi des Maitres.
Sa carrière de joueur s'est échelonnée sur 53 ans et, toujours selon Golf Digest, ses revenus sur le terrain totalisent un peu plus de 1 860 000$. Le golf n'était pas aussi populaire qu'il l'est présentement, mais les premiers balbutiements d'une industrie florissante sont apparus à cette époque.
Respect
«Arnold Palmer ça dit tout», a répondu Adam Scott lorsque questionné sur le pourquoi de sa présence cette semaine à Bay Hill. Les joueurs professionnels de golf ont le loisir de décider de leur calendrier jusqu'à un certain point. Les tournois majeurs représentent une priorité, mais ensuite les choix sont nombreux.
L'Américain Bubba Watson a dû déclarer forfait pour le tournoi cette semaine. Une blessure au bas du dos le force à se retirer de la compétition. Par respect pour Arnie, Bubba s'est déplacé en personne, mardi dernier, pour lui annoncer qu'il ne pourrait prendre part au tournoi cette année.
Ces deux exemples reflètent bien l'état d'esprit dans lequel les golfeurs se trouvent lorsqu'il est question de Monsieur Palmer. Une marque de respect exceptionnelle, rarement vue dans le monde du sport. À la différence de Jack Nicklaus, une autre icône de ce merveilleux sport, Palmer aimait jouer au golf tous les jours. Dans le cas de Nicklaus, il aimait surtout la compétition et les tournois.
Au-delà du golfeur
Ce qui place Arnold Palmer aussi haut dans l'estime des joueurs et des amateurs de golf, c'est aussi son impact sur l'industrie du sport. Il a été la première vedette télévisuelle de golf. L'avènement de la télévision, combinée à la personnalité attachante de Palmer, a permis au golf de prendre une place beaucoup plus importante dans les années 60 et 70. Palmer a rendu le golf populaire, intéressant pour le commun des mortels. Il a en quelques sorte démocratisé le golf à sa façon. Cela a l'air plaisant de jouer au golf lorsqu'on regarde The King sur un terrain.
D'ailleurs, Arnold Palmer demeure à ce jour un de ceux qui touchent les meilleurs revenus annuellement dans le monde du golf. Sa ligne de vêtements (ornée du petit parapluie), sa compagnie de développement de terrains de golf, un breuvage à son nom et son club de golf sont toutes des entités continuant d'opérer et de faire de bonnes affaires. Golf Digest estime entre 20 et 30 millions les revenus annuels de cette légende vivante.
Une santé précaire
L'année 2016 n'est pas facile pour Monsieur Palmer. Son cœur a besoin d'un stimulateur depuis 2014. Les journées sont parfois difficiles. Sa santé est de plus en plus source d'inquiétude. Il manque d'équilibre par moments, il peine à se déplacer dans ses pires journées.
Maintenant âgé de 86 ans, Arnold Palmer a annoncé plus tôt cette semaine qu'il ne pourra effectuer son coup de départ protocolaire (comme le veut la tradition) le jeudi matin du Masters 2016. Jack Nicklaus et Gary Player sont les deux autres joueurs qui effectuent ce traditionnel coup de départ pour déclarer ouvert le premier tournoi majeur de la saison.
Officiellement, on a parlé d'une blessure à l'épaule pour expliquer l'absence de Monsieur Palmer pour ces cérémonies d'ouverture. Dans les faits, les gens bien branchés savent que sa santé ne lui permet plus de participer à ce genre d'événements.
Un grand
Pour moi, Arnold Palmer est le Jean Beliveau du monde du golf. Un homme respecté et respectueux. Un amoureux de son sport qui sait transmettre sa passion. Un homme qui a un impact même après avoir pris sa retraite comme joueur actif. Et un homme que l'on aime consulter pour avoir son opinion et ses idées sur un sujet touchant son sport.
Tout comme Monsieur Béliveau, Monsieur Palmer a laissé sa marque dans son sport. Un tournoi porte son nom, il a lieu cette semaine. Et question de rendre encore plus accessible le golf, Arnold Palmer est un des co-fondateurs de Golf Channel, maintenant propriété de NBC Universal et diffusé dans plus de 80 millions de foyers aux États-Unis.
Sur le terrain
Le tournoi de cette semaine en est à sa 50e année d'existence. Initialement appelé le Florida Citrus Open Invitational, il a changé de nom à plusieurs reprises et, depuis 2007, il porte le nom Arnold Palmer Invitational. Il s'agit donc d'un des cins tournois sur le PGA Tour de types invitation. Le nombre de joueurs est plus restreint (120 à 132 au lieu de 156) et souvent plus relevé qu'un tournoi régulier.
L'Américain Matt Every est le double champion en titre de ce tournoi. Ironiquement, Every ne compte que deux victoires en carrière sur le circuit de la PGA. L'an passé, il a gagné avec un impressionnant cumulatif de 269 (-19) pour vaincre le suédois Henrik Stenson par un coup.
Adam Scott est un de ceux que l'on va surveiller à Bay Hill. Victorieux lors de ses deux derniers tournois (Honda Classic et Doral), Scott tentera de devenir seulement le troisième golfeur à gagner trois tournois consécutifs au cours des 10 dernières saisons (Tiger et McIlroy sont les deux autres). Ses deux victoires l'ont d'ailleurs propulsé au premier rang de la Coupe Fedex pour la saison 2015-2016.
À quelques semaines du premier tournoi majeur de la saison, le tournoi de cette semaine promet un bon spectacle. Je porterai une attention spéciale au jeu de Rory McIlroy et Jason Day, tous deux à la recherche d'un premier veston vert en carrière.
Fatigue!
Jordan Spieth a démontré quelques signes d'impatience, la semaine dernière, lors du Championnat Valspar . Une première ronde de 76 (+5) jumelée à des commentaires tenus sur son jeu, sur les médias sociaux, l'ont fait sortir de son calme et de son flegme habituel.
Puis après une quatrième ronde décevante, Spieth a blâmé publiquement son fidèle cadet Michael Greller. «Nous aurons des choses à jaser. Nous avons pris de mauvaises décisions aujourd'hui», a mentionné le golfeur numéro un au monde à l'issue du tournoi, dimanche passé.
Spieth a joué beaucoup au cours des deux dernières saisons. De plus, il a voyagé énormément pour participer à certaines compétitions tenues à travers le monde. La gestion du temps et de l'horaire est importante. Spieth est en demande parce qu'il est #1 et parce qu'il est très intéressant en entrevue. Il doit être prudent et s'assurer d'être à son mieux sur le terrain.
Au 19e trou
– J'ai bien aimé les deux émissions Feherty en entrevue avec Jordan Spieth.
– La Canadienne Brooke Henderson, 18 ans, se retrouve dans le Top 10 mondial pour la première fois de sa carrière. Jusqu'ici, cette saison, elle a terminé parmi les 10 meilleures dans 4 des 5 tournois auxquels elle a participé.
– Le Canadien Graham DeLaet ne s'est pas rasé la barbe depuis le mois d'octobre 2015.
– Bryson DeChambeau a déjà joué 8 rondes d'entrainement à Augusta en vue du Masters 2016. Il a aussi reçu des conseils de Phil Mickelson et Ben Crenshaw.
– La semaine prochaine, sur le circuit de la PGA, ce sera le Championnat Match Play à Austin au Texas. Un tournoi au trou différent de ce à quoi on est habitué.
– John Daly aura 50 ans le 28 avril prochain Il fera ensuite ses débuts sur le circuit senior (Champions Tour ).
SAVIEZ-VOUS QUE?
La femme de Matt Every a pour nom de famille Mulligan! Et ils ont nommé leur fils Liam en l'honneur de Liam Gallagher, puisque Every est un grand fan du groupe Oasis.
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Bonne semaine!
Francois Mathieu
Salut Ray,
Très bonne chronique sur Arnold Palmer. À mon avis c’est Monsieur GOLF. Il fût le premier athlète à avoir sa propre avion et à la conduire lui-même. Il remis sur la bonne voix le British Open où plus aucun américains s’y présentaient. Golf Channel: c’est son idée. tout le monde lui disait que c’était voué à l’échec. Le Senior Tour: il en est l’instigateur et il le garda en vie au début. Un hôpital en son nom, un doctorat honorifique à Wake Forest, etc. J’avais 15 ans lorsque j’avais vu pour la première fois en personne Arnold Palmer. C’était au Canadien Open à la Vallée du Richelieu en 1970. Il avait un charisme incroyable auprès des spectateurs. Dans le RANGE, il frappait ses propres balles. Dans le temps, chaque joueur avait ses propres balles de pratique. Rendu au bois 3, son cadet les attrapaient encore avec sa serviette à +/- 15 pieds de lui. Je l’ai revu en 1983 au Royal-Québec. Arnold Palmer: plus grand que nature…et avec raison.